Phosphore
> NUMÉRO ATOMIQUE 15
> MASSE ATOMIQUE 30,97u
Groupe
15
Famille
Non-métaux
État physique naturel
Solide
Étymologie
Le nom phosphore est un dérivé du mot grec phösphoros qui signifie "porteur de lumière" : le phosphore blanc, chimiluminescent, émet de la lumière dans l’obscurité lorsqu’il est exposé à l’air ambiant.
Découverte
Le phosphore est découvert en 1669 par Hennig Brand, alchimiste et souffleur de verre allemand, qui cherchait alors à obtenir de l’or ou, du moins, la pierre philosophale en distillant de... l’urine.
Propriétés et généralités
C’est le 14ème élément à avoir été découvert. Indispensable au vivant, constituant des molécules d’ADN, le phosphore est présent dans toutes les cellules organiques mais aussi les matières minérales. Sa concentration résulte de l’accumulation de guano d’oiseaux et de chauve-souris. On en trouve également dans la cendre d’os. Le Maroc détient ⅓ des réserves mondiales, la Chine ¼, suivent l’Afrique du Sud et les Etats-Unis. Ces réserves pourraient être épuisées d’ici la fin du siècle – près d’une vingtaine d’éléments sont en voie de raréfaction.
Le phosphore se trouve sous plusieurs formes selon les conditions de pression et de température auxquelles il est soumis. Les plus connues sont les phosphores blanc et rouge – il existe des formes noire et violette de cet élément.
Utilisations
L’une des premières utilisations du phosphore blanc fut pour la fabrication d’allumettes. Mais, toxique et dangereux, il créait de sérieux empoisonnements, notamment chez les ouvriers qui travaillaient dans les manufactures – entraînant nécroses phosphorée des os de la mâchoire. C’est le phosphore sous sa forme rouge – du phosphore blanc chauffé, thermodynamiquement plus stable, moins inflammable et moins toxique, qui est désormais l’élément igniteur pour les allumettes et en pyrotechnie. Le phosphore blanc entre également dans la fabrication d’armes incendiaires pendant et depuis la Seconde guerre mondiale – même si elles sont interdites depuis 1983 – et de mines anti-personnel.
Le phosphore et ses dérivés sont utilisés dans de nombreux domaines. Sous forme d’acide phosphorique, dans la composition de certains détartrants ou de l’additif alimentaire E338 – qui est un agent acidifiant présent dans les boissons gazeuses; sous forme de phosphates, présents dans certains engrais et dentifrices.
En savoir plus
Le cycle naturel du phosphore est aujourd’hui profondément déséquilibré du fait des activités humaines – comme l’agriculture intensive, le rejet des eaux usées dans l’environnement, le développement des industries, la croissance démographique, la hausse de la concentration urbaine. En première ligne, les écosystèmes aquatiques. Une conséquence bien visible, et parfois odorante, est la prolifération d’algues vertes sur les zones côtières. Cette surproduction de matière organique dû à l’excès de phosphore – et également d’azote – entraîne un phénomène d’eutrophisation qui “étouffe” certains milieux marins et entraîne donc, une perte de biodiversité. Les apports en phosphore et en azote dans les mers ont doublé en un siècle. L’amélioration des traitements des eaux usées permet néanmoins de moins en rejeter…


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Durée : 5.11; © SOLEIL; Réalisation: Ya+K prod; Date: 2018
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