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Mercure

> SYMBOLE Hg
> NUMÉRO ATOMIQUE 80
> MASSE ATOMIQUE 200,59u
80
Hg
200,59

Groupe

12

Famille

Assimilé aux métaux de transition

État physique naturel

Liquide

Étymologie

Du latin hydrargyrus issu du grec ancien composé de hudôr, eau, et argyros, argent, soit "argent liquide" – ce qui explique son symbole, Hg.

Découverte

Le mercure est connu dès l’Antiquité.

Propriétés et généralités

Le vif-argent, l’ancien nom du mercure, est un métal argenté, liquide, dense et mobile dans les conditions normales de pression et de température.

Utilisations

Autrefois utilisé dans les batteries et les thermomètres, le mercure y est interdit en France à la fin des années 1990.

En savoir plus

  • De l’eau aux sédiments, des animaux jusque dans nos assiettes, la consommation de poissons est la principale source d’exposition au mercure dans la population; leur absorption par les humains peut induire une neurotoxicité chez l’enfant et des maladies cardio-vasculaires chez l’adulte. Les activités humaines auraient ainsi conduit à une augmentation des concentrations de mercure dans l’atmosphère d’environ 450 % par rapport aux niveaux naturels (prévalant avant 1450) et à une augmentation moyenne des dépôts de mercure dans les océans et les sols de 300 %.
  • En août 2017, la convention internationale de Minamata contre le mercure entre en vigueur, en référence à la catastrophe sanitaire qui a frappé cette ville du sud du Japon. C’est la première pollution grave imputée à un métal: entre les années 1930 et 1960, une usine de fabrication de matières plastiques déversait ses déchets dans une baie, à Minamata. Au bout de quelques années, les habitants des littoraux voisins qui consommaient beaucoup de poissons et de fruits de mer ont commencé à être victimes de graves troubles osseux pouvant conduire à des décès (« maladie de Minamata »). Dans les années 1950 et 1960, 150 tonnes de mercure ont ainsi été déversées dans la baie.
  • C’est un polluant hautement toxique est très nocif pour la santé humaine. Le cycle du mercure passe par trois étapes principales: son émission à partir de sources naturelles – sous forme de minerai – ou anthropiques – utilisation de combustibles fossiles, extraction de l’or, et particulièrement l’orpaillage artisanal qui pèse pour 37% des 4500 tonnes de mercure produites par l’homme; son transport et son dépôt vers les environnements terrestres et aquatiques; sa conversion biologique et son absorption par les organismes vivants. Le méthylmercure est la forme chimique la plus toxique du mercure; elle a la particularité de s’accumuler dans les tissus organiques vivants (c’est la bioaccumulation). A chaque maillon de la chaîne alimentaire, sa concentration va augmenter (c’est la bioamplification) environ d’un facteur 10.

Les chasseurs de mercure de l’Altiplano - CNRS Images, 2015

3 800 mètres d'altitude, 40% d'oxygène de moins qu'au niveau de la mer, un rayonnement ultraviolet très intense... Le lac Titicaca est le lac de tous les extrêmes. Mais il est aussi marqué par une forte pollution et notamment au mercure, générée par le développement de la région. Voyage auprès de ces chercheurs qui traquent le mercure du lac.
Roseaux dans le lac Titicaca, en Bolivie
Roseaux dans le lac Titicaca, en Bolivie. Dans le cadre d'un projet ANR original "La Pachamama", une équipe internationale de scientifiques réalise le bilan écologique du lac et étudie le transport et le devenir biochimiques du mercure et de ses isotopes. © Erwan AMICE/LEMAR/IRD/CNRS Photothèque
Mercure utilisé pour amalgamer l'or au Burkina Faso
Mercure utilisé pour amalgamer l'or sur le site aurifère de Galgouli, au Burkina Faso. L'amalgame est chauffé, le mercure s'évapore dans l'atmosphère et seul l'or subsiste. Ce procédé peut être très nocif pour l'opérateur et son entourage. © Fabrice MONNA/ARTeHIS/MAE/Maison d'Archéologie et d'Ethnologie/CNRS Photothèque

Quoi de neuf dans les labos ?

3 800 mètres d’altitude, 40% d’oxygène de moins qu’au niveau de la mer, un rayonnement ultraviolet très intense… Le lac Titicaca est le lac de tous les extrêmes. Mais il est aussi marqué par une forte pollution et notamment au mercure, générée par le développement de la région. Les scientifiques de la mission Pachamama cherchent à cerner les transformations de ce polluant toxique. Voyage, en photos et en audio, auprès de ces chercheurs qui traquent le mercure du lac. 

Pourquoi l’océan Arctique et sa faune sont-ils si contaminés par le mercure, alors qu’ils sont éloignés des principales sources de pollution? C’est cette vieille énigme que vient de résoudre une équipe internationale. Ils démontrent que la végétation et les sols de la toundra séquestrent le mercure atmosphérique issu des activités industrielles des moyennes latitudes. Au printemps, lorsque la neige et le sol fondent en surface, le mercure piégé est libéré en grande quantité vers l’océan Arctique et s’accumule dans la faune marine. 

Le mercure marin ayant pour origine la nourriture utilisée en pisciculture peut se retrouver dans les lacs de haute montagne alevinés en truites élevées en plaine. 

Des chercheurs du CNRS, de l’Université Grenoble Alpes et leurs collaborateurs internationaux ont démontré l’importance de l’absorption du mercure, polluant atmosphérique, par la végétation. Cette pompe biologique joue ainsi un rôle important dans le transfert du polluant présent sous forme de traces dans l’atmosphère vers les écosystèmes aquatiques où il s’accumule jusqu’à des niveaux élevés à l’intérieur des poissons.

Dans l’océan Austral, cet élément se retrouve à des niveaux inquiétants chez les albatros – espèces emblématiques des mers du Sud – ce qui en fait le groupe d’oiseaux le plus contaminé mondialement. C’est ce que révèlent les travaux impliquant un réseau de collaborateurs internationaux coordonné par des chercheurs du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé et du Laboratoire Littoral, Environnement et Sociétés (CNRS/Université de La Rochelle).

En s’appuyant sur les travaux les plus récents, une équipe internationale a réalisé une nouvelle évaluation mondiale du bilan du mercure pour les Nations-Unies.

Une nouvelle étude menée par une équipe internationale montre que les fleuves arctiques transportent de grandes quantités de mercure vers l’océan Arctique. Les résultats obtenus par cette équipe fournissent la pièce manquante d’un puzzle qui permet de comprendre comment les émissions anthropiques de mercure des latitudes moyennes ont contribué à polluer l’une des régions les plus préservées de notre planète.