Iode
> NUMÉRO ATOMIQUE 53
> MASSE ATOMIQUE 126,9u
Groupe
17
Famille
Halogènes
État physique naturel
Solide
Étymologie
Du grec iodès, qui signifie violet. Nommé ainsi par Louis Joseph Gay Lussac, chimiste et physicien français qui a étudié les propriétés des gaz - et à qui Bernard Courtois avait confié des échantillons d’iode - car l’élément dégage des vapeurs violettes lorsqu’il est chauffé.
Découverte
En 1811, par le chimiste et salpêtrier français Bernard Courtois qui recevra pour cela un prix de l’Académie des sciences en 1831 - il est également connu pour sa découverte de la morphine en l’extrayant de l’opium.
Utilisations
On le trouve essentiellement sous sa forme diatomique appelée diiode (on utilise “iode” par abus de langage) et, dans les conditions normales de température et de pression, sous forme de solide gris-noir aux éclats métalliques violets. Deux types de sources naturelles sont exploités actuellement: le caliche, une roche sédimentaire (principalement au Chili), et les saumures riches en iode des champs pétrolifères et gaziers (principalement au Japon et Etats-Unis). Bien que l’essentiel de cet élément soit d’origine marine, la concentration de l’eau de mer en iode n’est pas suffisante pour être rentable.
A la suite de sa découverte, il fut utilisé en photographie: l’iode d’argent ou sel d’argent est photosensible et agit comme révélateur de l’image.
Cet élément est surtout très important en pharmacopée et médecine – c’est l’un des oligo-éléments essentiels à la vie humaine. On le retrouve sous forme de teinture d’iode – un antiseptique et antifongique puissant obtenu à partir d’iode dissout dans de l’éthanol; sous forme de povidone iodée (la Bétadine).
Chez l’homme, plus particulièrement, excès et carences sont associés à des pathologies sévères comme certains troubles et retards mentaux – l’iode joue un rôle dans la maturation du système nerveux du foetus, ou l’apparition de goitre, des grossissements ou turgescences de la glande thyroïde – une glande endocrine qui régule de nombreux systèmes hormonaux chez les vertébrés. Afin de pallier les carences, certains aliments peuvent être “iodisés”, comme le sel de table ou le lait.
En médecine, l’iode est aussi utilisé dans de nombreux domaines comme l’imagerie médicale (forte opacité aux rayons X, utilisé comme traceur, dans certains traitements anticancéreux). Il permet également de prévenir la contamination de la thyroïde – sous forme de comprimé d’iode, en cas d’accident nucléaire pour “saturer” la thyroïde et ainsi se prémunir des conséquences des retombées d’iode radioactif.


Quoi de neuf dans les labos ?
La chimie de l’astate, élément chimique rare et radioactif, est encore méconnue. Dans leur travail publié dans la revue Nature Chemistry, des chercheurs des laboratoires CEISAM (CNRS/Université de Nantes) et SUBATECH (CNRS/IMT Atlantique/Université de Nantes) ont mis en évidence la capacité de l’astate à former de spectaculaires interactions par liaison halogène. Une propriété qui pourrait avoir des implications dans le domaine de la médecine nucléaire, notamment pour le traitement des cancers.
La pollution à l’ozone entraîne une augmentation des émissions océaniques d’iode, en particulier aux moyennes latitudes Nord (mer Méditerranée et océan Atlantique), avec pour conséquence un triplement des quantités d’iode retombant sur l’Europe Occidentale. Telle est la conclusion d’une étude réalisée sur la glace des Alpes par une équipe internationale coordonnée par un chercheur de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE/OSUG, CNRS / IRD / UGA / Grenoble INP). Ce résultat est important du point de vue de l’évolution des teneurs en ozone mais surtout du dépôt d’iode car il concerne une région historiquement connue pour son important déficit en iode.
Alors que l’Europe tente de dresser la liste des molécules qui perturbent l’action des hormones thyroïdiennes essentielles au développement du cerveau, une première mesure consisterait à s’assurer que les futures mères disposent d’un apport suffisant en iode.