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Carbone

> SYMBOLE C
> NUMÉRO ATOMIQUE 6
> MASSE ATOMIQUE 12u
6
C
12

Groupe

14

Famille

Non-métaux

Aspect

Solide

État physique naturel

A l'état standard, le carbone est présent essentiellement sous sa forme graphite, un de ces allotropes (les différentes formes cristallines ou moléculaires d'un corps simple). Un autre allotrope du carbone est le diamant.

Étymologie

Vient du latin carbo qui signifie "charbon".

Découverte

La notion d'élément carbone apparaît au XVIIIe siècle, avec le physicien Antoine Ferchault de Réaumur, puis avec Antoine de Lavoisier qui étudie la combustion de charbon et de diamant. Il constate la formation de dioxyde de carbone (mais ne "voit" pas qu'il y a également formation d'eau) et prouve ainsi que diamant et charbon sont constitués uniquement de carbone. .

Propriétés et généralités

Le carbone possède deux isotopes naturels stables, 12C et 13C, ainsi que deux radio-isotopes instables, 14C et 11C. 11C, de période 20 minutes, est utilisé en particulier en médecine nucléaire (tomographie à émission de positons). 14C, de période 5730 ans, est utilisé pour la datation d’objets archéologiques.

Utilisations

La carbone existe naturellement sous trois formes, organique, minérale et inorganique.

La forme organique du carbone est à la base de la chimie du même nom. le carbone s’associe, par des liaisons covalentes, à de nombreux atomes : hydrogène, oxygène, azote, phosphore, soufre, etc. Les principaux composés du carbone sont les hydrocarbures, associations de carbone et d’hydrogène : alcanes; alcènes; alcynes. L’essor de la chimie organique date du XIXe siècle, avec les premières synthèses de composés organiques (savon, urée, méthane, méthanol, benzène, etc.). La découverte des hydrocarbures, quant à elle, a généré le développement de l’industrie pétrochimique, puis d’une large part de l’industrie pharmaceutique. La chimie organique est également appelée chimie du carbone. La chimie organique du vivant, ou biochimie, s’intéresse aux molécules carbonées fabriquées par la vivant : lipides, glucides, protides, acides nucléiques et les « petites molécules » produites par la métabolisme des êtres vivants. 

Le principal composé inorganique à base de carbone est le dioxyde de carbone, CO2.

En savoir plus

Le carbone existe sur Terre sous forme de sédiments-charbon, pétrole – et également sous sa forme pure graphite, diamant.

Le graphène, 2014, 4'02, animation – CNRS Images

Vue en microscopie à force atomique d’un explosif sous forme de poudre nano
Vue en microscopie à force atomique d’un explosif sous forme de poudre nano. Dans le but d’obtenir des nanoparticules de diamant les plus fines possibles, des chercheurs ont mis au point un procédé de nanocristallisation faisant passer une charge microstructurée (5 à 100 µm) à une charge nanostructrée (50 à 200 nm). Ils ont ensuite détoné cette charge nanostructurée afin de synthétiser des nanodiamants dont la taille (entre 1 et 3 nm) est adaptée pour une utilisation dans des domaines variés tels que la médecine, la cryptographie, la protection optique etc. Ce résultat constitue une première mondiale. Les nanoparticules de diamant pourront par exemple être utilisées comme vecteurs de médicaments pour des traitements ciblés de cellules cancéreuses. © Vincent PICHOT/NS3E/ISL/UdS/CNRS Photothèque
Tourbière de La Guette, dans le Cher
Tourbière de La Guette, à Neuvy-sur-Barangeon, dans le Cher. Depuis 2010, cette tourbière est devenue une infrastructure instrumentée pérenne et un laboratoire à ciel ouvert pour le développement de moyens expérimentaux et instrumentaux. En 2017, un dispositif y a été installé pour estimer le bilan de carbone des tourbières et caractériser la variabilité spatiale et temporelle des gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane) émis par ces zones humides qui renferment 1/3 du stock de carbone des sols mondiaux et peuvent ainsi rétro-agir fortement sur le climat. © Cyril FRESILLON/ISTO/CNRS Photothèque

Quoi de neuf dans les labos ?

Le laboratoire Laplace et l’Institut Néel ont réalisé ensemble un transistor Mosfet en diamant dopé au bore qui bénéficie d’une grande stabilité à l’état bloqué et d’une faible résistance à l’état passant.

Avec leurs applications prometteuses, les ondes térahertz suscitent un fort engouement et demandent l’adaptation de nombreux composants électroniques. Des chercheurs de l’Institut d’électronique et des systèmes, du Laboratoire Charles Coulomb et des universités de Manchester et de Shandong ont développé un détecteur d’ondes térahertz en graphène fonctionnant à température ambiante. Ses performances allient exceptionnelle sensibilité et réduction du bruit.

Toxiques, polluantes et contributrices de l’effet de serre, les particules de suie sont produites lors des processus de combustion incomplète. Des chercheurs regroupés autour du laboratoire Physicochimie des processus de combustion et de l’atmosphère ont montré que les plus petites particules de suie ont un diamètre d’environ deux nanomètres. Une taille très inférieure aux estimations du monde scientifique et des normes en vigueur.

Malgré leurs propriétés attrayantes, de nombreux semi-conducteurs ne peuvent être utilisés par manque de substrats adaptés. Des chercheurs du Laboratoire nanotechnologies et nanosystèmes et du laboratoire canadien Nanoelectronics-Nanophotonics ont proposé une méthode pouvant pallier ce problème avec un substrat universel capable de se conformer aux différentes mailles cristallines et de rester stable à de hautes températures.

Malgré les importants progrès réalisés dans la fabrication de diamants synthétiques, l’absence de défauts cristallins, tels que les dislocations, reste encore difficile à obtenir. Des chercheurs du Laboratoire des sciences des procédés et des matériaux du CNRS ont mis au point une stratégie de croissance des diamants qui réduit fortement voire élimine la propagation de ces défauts.

D’un mur porteur à une pièce de moteur d’avion, le même problème se pose : comment vérifier l’intégrité d’un matériau sans le détruire ? Des chercheurs du laboratoire Mateis et des universités londoniennes Queen Mary et Imperial College ont développé des céramiques capables d’autodiagnostic, en s’inspirant de la nacre des coquillages. Renforcées contre les fissures, elles disposent également d’un réseau de graphène qui permet de détecter à tout moment un endommagement interne.

Des physiciens ont décrit les transferts d’électrons et d’excitons à l’interface entre un semi-conducteur bidimensionnel et d’une couche de graphène. La compréhension de ces processus est indispensable à la mise au point de nouveaux dispositifs optoélectroniques et optospintroniques.

Des physiciens sont parvenus à fabriquer une jonction entre un supraconducteur à haute température et du graphène. Ils ont ainsi réalisé le premier transistor supraconducteur haute température exploitant des interférences quantiques et ont mesuré ses propriétés de transport. Ces travaux ouvrent la voie à de nouveaux dispositifs Josephson à commutation hyper-rapide pour le traitement de l’information.

Des chercheurs de l’Institut des sciences moléculaires de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université), du Centre Interdisciplinaire de Nanoscience de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université) et de la Fédération des Sciences Chimiques de Marseille (FR1739) ont produit des nanographènes stables en trois dimensions. Sous forme d’hélice, ces nouveaux matériaux sont chiraux, offrant des propriétés supramoléculaires, photophysiques et structurales inédites.

Des physiciens viennent de mettre en évidence un nouveau mécanisme de refroidissement pour les composants électroniques en graphène déposés sur du nitrure de bore. L’efficacité de ce mécanisme leur a permis d’atteindre pour la première fois des intensités électriques à la limite intrinsèque de conduction du graphène.

Des physiciens viennent de montrer qu’en connectant un fil moléculaire conducteur à une électrode de graphène, il est possible de réduire de manière importante l’atténuation du courant électrique à la jonction entre la molécule et l’électrode.

Grâce à une mesure du carbone 14 réalisée pour la toute première fois sur des carbonates de plomb, des chercheurs français ont pu distinguer les produits d’origine naturelle de ceux obtenus par synthèse chimique dans des cosmétiques de l’Antiquité.

Des chercheurs de l’Institut de recherche de chimie Paris (CNRS/Chimie ParisTech/PSL University) et de l’Université Shinshū (Nagano, Japon) ont montré que les défauts dans la structure du graphène, créant des nano-fenêtres au sein des feuillets du matériau, lui confèrent d’excellentes performances pour la séparation de l’oxygène de l’air, une séparation aujourd’hui coûteuse et polluante.

On savait que les mangroves stockent de grandes quantités de carbone organique (CO) dans leur végétation et dans leur sol. Les taux d’accumulation du CO au cours du développement de cet écosystème restaient à évaluer pour mieux cerner leur rôle dans le cycle du « carbone bleu ». Une équipe vient de quantifier précisément ces taux d’accumulation depuis la naissance de l’écosystème, jusqu’à la maturité et la senescence forestière. Les travaux démontrent que le stockage du CO par la biomasse végétale décroit rapidement pendant les premières phases du développement forestier.

Qu’elles soient exposées au vent froid de Suède ou au soleil d’Italie, les tourbières – des milieux humides riches en matière organique – ne changent pas leur mode de fonctionnement et, au final, stockent toujours autant de carbone. C’est en étudiant les communautés végétales de 56 tourbières d’Europe, et leur évolution en fonction du climat, qu’une équipe de chercheurs européens incluant le CNRS et l’Université de Toulouse en sont arrivés à cette conclusion. Un constat qui laisserait à penser que les tourbières demeureraient de bons réservoirs à carbone, même en cas de réchauffement climatique.

Mieux comprendre le métabolisme de la plasmodione, une molécule prometteuse dans le traitement du paludisme, est aujourd’hui possible. Après avoir mis au point sa synthèse totale, les chercheurs ont pu enrichir le composé en carbone 13, ce qui leur permettra de suivre ses biotransformations par spectroscopie et d’étudier le comportement de ses métabolites, in vitro et in vivo.